18 au 20 Mai - Mercantour Col de Turini - Phil
Photos Carine Photos Véro Photos Hélène Photos Steph Photos Sandra Photos Phil
Sortie Mercantour Col de Turini
Les Samedi 18, Dimanche 19 et Lundi 20 Mai 2024
Jour 1 : Pierrelatte à l’Auberge du Riou - 248 km pour 4h15 de moto.
Partant du parking du MacDo de Pierrelatte, 6 motos sont au départ, 5 motardes et 6 motards s’impatientent.
Pour cette sortie de 3 jours Phil, le meneur du groupe donne quelques consignes de sécurité et agite le drapeau à 10 heure. La nuit pluvieuse nous colle encore sur la route. Le beau temps est à l’Est, il est temps de quitter l’endroit.
Et nous voilà partis en direction de Vaison la Romaine. Filant à bonne allure nous nous éloignons des grains orageux qui menacent la vallée du Rhône. Sur la D 40 nous passons le Col de Veaux nommé aussi « Le Pas du Ventoux » dont la tête échevelée de nues dorées au soleil levant, dénote d’une nuit tapageuse.
Sur la route de Montbrun-Les-Bains nous prenons la vallée du Toulourenc où un léger vent du Sud tire de gros cumulos bleus marine. De nombreux cyclistes vont et viennent sur notre route, la sagesse est de baisser le train. Etant parti un plus tard donnant un peu de temps à Pierre pour récupérer sa nuit de travail, il est temps de la première pause qui sera celle du déjeuner sur l’aire de repos aménagée au petit village de Reilhanette.
Plusieurs tables et bancs nous accueillent, la nappe est posée sur l’une d’entre-elles et comme à notre habitude chacune et chacun partagent petits gâteaux, cailloux et autres quiches fourrées, l’apéro est de mise et toujours avec modération.
Le ventre repu de tant de variétés le groupe profite de cette halte gourmande.
Jean-Marie regarde le ciel qui s’assombrit, nos regards se croisant la décision est prise de reprendre la route avant que l’averse nous y oblige.
Après la traverse de Montbrun, et la fin de la très jolie vallée du Toulourenc, nous filons sur la « Route des Alpes » dans le Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales.
La route se relève sur quelques lacets jusqu’au Col de Macuègne. Nous passons le petit bourg de Monfroc perché sur le ventre dodu de la colline dans les Baronnies et nous plongeons dans la vallée du Jabron.
Hélène et Patrick tout récemment arrivés au club collent à la roue du Leader sur le conseil collégial des vieux routards. Après quelques sorties à la journée et à notre invite, ils se sont décidés à nous rejoindre sur le WE. C’est la bonne place pour apprendre à rouler en rythme avec le groupe et ses règles et parfaire les entrées de virages.
Noyer-sur Jabron passé, nous atteignons la large Vallée de la Durance et c’est la descente vers le Sud. Nous traversons la rivière à Château Arnoux par la N 15 bien encombrée pour ce samedi de Pentecôte que nous suivons encore pour remonter une autre vallée celle de la Bléone.
Au village Le Chauffaut-Saint Jurson nous quittons la vallée de la Bléone réchauffés afin d’éviter de traverser Digne-Les-Bains par la D 17 pour retomber ensuite sur la vallée de L’Asse à nouveau sur la N 85 qui nous mènera au village de Barrême.
C’est la pause boisson. Sous la tonnelle du Relais des Amis le groupe aligne les tables pour s’installer. Les premières gouttes nous obligent de nous regrouper sous la toile et l’orage éclate.
Zeus nous a rattrapé. Nous élevons la voix pour nous entendre tant l’averse tambourine sur le tissu tendu. L’après midi avance, il est temps de reprendre la route.
L’orage nous a devancé et prends la même direction du parcours. La grenouille de Phil insiste sur le choix d’enfiler les combinaisons de pluie.
Le groupe bigarré s’ébranle sous une pluie battante ne laissant plus de doutes sur le choix de la tenue.
Nous prenons la N 202 en croisant Saint-André-Les-Alpes et Saint-Julien-Du-Verdon en longeant le Lac de Castillon, ruban bleu aux berges scintillantes alimenté bien entendu par…
le Verdon. Le Ciel c’est éclairci mais l’averse nous accompagne encore un peu dans la vallée du Var que nous avons rejoint à Pont de Gueydan.
La température s’est relevée et nous commençons à avoir chaud dans nos combis.
Entrevaux est derrière nous et nous entrons dans Puget-Théniers, cité méridionale ramassée au confluent de la Roudoule et du Var à 60 kms de Nice.
Phil trop impatient d’arriver n’a pas vu le panneau d’entrée du village et rate le point pompe à essence. Pour éviter de tourner en rond une bande de petits bleus en faction vont nous servir à retrouver l’abreuvoir pour moto assoiffées.
Le plein fait, sous la pluie qui revient, nous nous engageons dans un raidillon encaissé très tortueux et pentu où des serpentes d’eau ravines entrainant sable, boue et gravillons.
La prudence nous contraint de progresser avec douceur sur la poignée des gaz et la pédale de frein même si chacun cramponne son guidon malgré la fatigue de cette longue chevauchée.
Et au détour d’un éperon au passage du pont sur le Riou le village perché de Puget-Rostang nous apparaît comme un soleil. La pluie abandonne, nous laissant aller jusqu’à l’Auberge du Riou portant le nom du torrent qui jouxte les bâtiments.
Naturellement, nos motos trouvent la plateforme bétonnée au sec, couverte pour se poser.
L’accueil souriant d’Elodie nous fait vite oublier cette fin de parcours ennuyeuse.
La distribution des chambres faite, le groupe se sépare pour trouver un nid douillet, pour une bonne douche et un peu de repos. Tout le monde se retrouvera autour d’une grande table et appréciera le repas de Cyril son attention et sa bienfaisance pour satisfaire au mieux les attentes de chacun et chacune.
Après ce très bon et copieux repas, c’est la découverte du village sous le clair de lune pour un petit groupe ou un bon bouquin pour d’autres avant de fermer les yeux au son mélodieux du torrent et du rossignol qui l’accompagne et peut-être goûter l’air frais de la nuit pour les passionnés qui s’endorment la fenêtre ouverte.
A demain …
Jour 2 : l’Auberge du Riou à l’Auberge du Riou par le Col du Turini- 260 km pour 6h16 de moto.
Le réveil a sonné, c’est le buffet copieux du petit déjeuné qui nous rassemble après cette nuit paisible qui nous donne envie de repartir. C’est une institution familiale à l’Auberge du Riou ; Papa cuisine, maman accueille et sert accompagnée des enfants et tout ce petit monde gravite autour des plaisirs de la table et du savoir accueillir.
Grand beau sur les sommets, la route nous attend pour une grande boucle en passant par le célèbre et mythique col de Turini.
Un petit coup de chiffonnette pour effacer les traces de la pluie d’hier. Il est important de rouler avec une moto rutilante. Les motardes et motards ont aussi cette fierté d’être regardé au tournant d’un rond-point ou à l’arrêt d’un feu. Bien évidemment, elles ou ils ne laisseront rien paraître, c’est un cadeau très perso.
C’est le départ, nous redescendons le tortillard prenant de la veille qui nous nous paraît presque trop cours tant le plaisir nous prend de négocier ses courbes dans cette gorge encaissée baignée du soleil matinal.
Puget-Théniers traversé et le fleuve Var tout petit ici, nous attaquons la montée par de larges courbes du Col de Saint Raphaël. Le meneur prend le temps pour forcer l’allure. Si les machines ont besoin d’atteindre la bonne température pour répondre aux demandes du pilote, il a lui aussi besoin de retrouver ses appuis et les bons réflexes avant de pousser sa machine à négocier au mieux les prochaines courbes.
A la prise d’un petit pont sur la D 17 nous entrons dans la Forêt Domaniale du Cheiron, puis dans les gorges étroites et tortueuses du Riolan.
En dessous de nous plus bas dans la gorge se situe un Spot très réputé des canyonistes où de longs corridors entrecoupés de nombreux ressauts se négocient intégralement à la nage. L’étroitesse de la clue (1) demande un débit faible et stable. En cas de montée des eaux, l’endroit devient très vite dangereux voire impossible.
Nous continuons sur la route de Roquesteron, Patrick toujours collé au leader confirme sa progression et son apprentissage à négocier les virages et rouler au sein d’un groupe.
Nous entrons dans le village de Roquesteron. Les roqueroises et roquerois sont de sortie par ce beau dimanche. Nous sillonnons dans l’étroitesse des rues ce village bâti en adret (2) au bas du Mont Long sur la rive gauche de l’Estéron.
Dans la descente sinueuse nous filons sur la Route de Nice. La route s’anime d’une enfilade de grandes courbes qui suivent le profil des méandres de l’Esteron qui caracole dans le fond de la gorge. La route longe la paroi rocheuse d’où se sont décrochées de nombreuses pierres qui jonchent maintenant la route. Les motos dans un rythme chaloupé entament une valse improvisée pour éviter le caillou.
Chemin faisant nous atteignons le très joli village perché de Gilette pour une pause-café au Bar Restaurant des Chasseurs.
La petite place encombrée de voitures nous éparpille pour trouver le coin où poser la moto. Didier manœuvre et finalement grimpe sur le trottoir, emplacement autorisé par la serveuse emplie d’une amabilité généreuse.
La placette donne sur un point de vue imprenable sur la vallée du Var juste avant Nice.
Bien altéré nous amorçons la descente sinueuse jusqu’à l’épingle de Bonson. Et de courbes en courbes jusqu’à Pont-Charles-Albert assis sur la rive gauche du Var. Nous prenons un temps la direction du Sud pour bifurquer à gauche à Saint-Martin du Var puis passage à Roquette-sur-Var par la sinueuse route de Levens.
Nous atteignons le village de Traverse qui marquera une cascade d’évènements qui va désorientés le groupe pendant une heure. Est-ce le nom du village ? Dans la ville au carrefour de la route de Roquette-sur-Var se présente une forte déclivité pour prendre à droite l’Avenue du Générale de Gaule au stop. Nous sommes contraints ici d’effectuer au moment de prendre de l’angle pour tourner à droite un très difficile démarrage en côte.
(1) : Cluse ou clueest un défilé, un passage encaissé typique des massifs calcaires.
(2) : L’Adret est le versant Sud d’une montagne en opposition à l’Ubac qui est le versant Nord.
Une à une les motos s’engagent sur l’avenue et le groupe s’étire. A un kilomètre, au hameau de Sainte Claire, Phil rencontre un panneau de déviation qui indique de prendre à droite pour raison de travaux.
Devant lui plusieurs voitures de la région prennent la déviation lui suggérant aussi de suivre cette direction en espérant le détour pas trop long. La nouvelle mise à jour de son GPS qui zoom à chaque entrée de ville empêche Phil de voir la poursuite du parcours. Patrick toujours collé dans la roue du meneur s’engouffre dans la déviation.
Dans le même temps, le téléphone de Carine sonne, c’est l’équipage Steph et Pierre qui nous préviennent que ne voyant pas Didier revenir ont fait demi-tour. Ils retrouvent Véro et Didier qui ont relevé leur moto. Pas de bobo un rétro à remettre en place. Didier a callé au démarrage en côte et au vu l’angle pris pour tourner, est tombé. C’est imparable. Lolo plus loin s’arrête.
Pour Phil, la déviation, une route étroite ne permet pas de s’arrêter en sécurité dans l’immédiat. Une fois l’emplacement trouvé, Jean-Marie nous rejoint ne voyant plus personne devant ni derrière, avance espérant que devant nous nous sommes aussi arrêtés.
Finalement le groupe se reconstitue pour s’arrêter un peu plus loin sur la déviation et faire le point. Certains GPS ont perdu la trace, d’autres indiquent qu’il faut reprendre le parcours original. Phil retire un point puis deux espérant que le GPS indique de continuer sur la déviation. Mais rien y fait, nous n’arrivons pas à nous situer avec les panneaux de direction présents.
La Prudence est de rebrousser la déviation pour reprendre le parcours initial.
Nous croisons effectivement à quelques kilomètres des travaux avec un passage intermittent.
Nous reprenons notre route. Au prochain rond-point Phil suit la direction donnée par son GPS. Ce qu’il ne sait pas à ce moment-là, est que le deuxième point éliminé qui est le 11 aurait dû lui donnée une autre sortie en direction de Contes présent sur le parcours.
Le point suivant est assez éloigné pour que son GPS recalcule et propose un autre itinéraire tenant compte des difficultés de circulation ou autres encombrements comme une route sinueuse ou difficile.
Et nous voilà filant vers le sud en direction de Villefranche-sur-Mer. Au passage de Tourrette-Levens, Phil ne devant pas trouver cette ville sur le parcours s’arrête pour faire le point.
Il est décidé de ne pas faire demi-tour mais de continuer la proposition des GPS.
A l’entrée de la banlieue de Villefranche, nous reprenons la départementale en direction de l’Escarène. A la bifurcation avec la D 15 qui nous permet d’atteindre Contes et rejoindre le tracé initial, Phil fait un tour gratuit du rond-point pour un temps de réflexion et décide de continuer finalement sur la départementale plus rapide pour regagner du temps et rejoindre le parcours à L’Escarène.
Ouf. Suite à cette cascade d’évènements nous avons perdu une heure et demi, et fait 30 kms en plus. Sûr, il y aura des enseignements à tirer de cette péripétie.
De L’Escarène au Col Saint-Jean la route se transforme en un véritable stage de franchissement d’épingles et autres courbes serrées, 35 précisément. Ce que vous ne savez pas, c’est que la partie amputée que nous n’avons pas prise en évitant Contes en comportait autant.
La route se relève, les 2 pistons du vieux BM de Patrick s’accrochent comme ils peuvent aux segments. Et digne d’un Alphajet de la Patrouille de France, Patrick trace de belles trainées voluptueuses dans les épingles du Col de Braus Hairpins.
Sur cet entremet sportif nous arrivons un peu émoussés à Sospel. Nous devions nous y arrêter pour une pause boisson, mais l’heure du Pique-Nique étant bien entamée, Phil décide de continuer en direction du col de Turini.
Nous remontons les gorges tortueuses de la Bevéra jusqu’à la Chapelle de Notre Dame de la Ménour pour une possible pause déjeuner. Le petit parking trop petit et en partie occupé ne nous permet pas de poser toutes les motos. C’est sur la place du village de Moulinet que nous dégusterons les délicieux sandwichs préparés par Cyril.
Nous sommes à mi-pente du fameux Col de Turini. La pause a redonné le moral à la troupe. Et c’est reparti. Encore une quarantaine d’épingles pour atteindre la hauteur. C’est qu’il faut le gagner ce col. La forêt de Turini s’ouvre finalement sur le col mythique.
Il a fait ça réputation par tant de courses cyclistes ou de côte et notamment le rallye du Monte-Carlo, qu’il attire toujours autant.
Après quelques photos souvenirs nous prenons la descente du col par de beaux lacets moins serrés jusqu’à Bollène-Vésubie. Nous remontons la vallée jusqu’à l’embranchement du village très perché d’où son nom, le Belvédère.
Après quelques virolos nous entrons dans les ruelles étroites du village au façades typiques de la région. Habitations construites en hauteur du au manque de place et par le fait façades importantes récupérant la chaleur du soleil l’hiver.
Sur la Place des Tilleuls nous faisons une halte au café du même nom.
Les façades aux couleurs pastelles reposent le regard et laisse un peu de place à la rêverie.
L’après-midi coule doucement vers sa fin. Il est temps de continuer.
Par un autre cheminement nous rejoignons la vallée de la Vésubie que nous remontons et traversons Saint-Martin de Vésubie. La vallée qui porte toujours les traces de la terrible crue du 2 octobre 2020 au passage de la tempête Alex, inspire le respect de ceux qui ont subi la catastrophe. On se sent toujours tout petit face aux déchainements des évènements météorologiques. Il reste encore beaucoup à faire pour tenter de gommer le travail de sape de la rivière.
Nous prenons la Route des Alpes sur la rive gauche de la Vésubie puis vers le Sud la vallée de la Tinée. Nous quittons cette route à Pont-de-Clans pour emprunter la petite route tortueuse de La Saleta.
Les dernières pluies ont rendu la route très salle avec des coulées de boue, d’amoncèlements de débris d’ardoise constituant la partie rocheuse de la région rendant la route très glissante.
Phil fait une pause pour rassembler le groupe qui s’est étiré sur ce tronçon.
Après la traverse de Villars-sur-Var nous filons le long du Var qui miroite doucement dans les lueurs du couchant. La route large et déserte nous tire vers l’avant.
Un petit plaisir nous gagne de prendre un peu de vitesse et de goûter l’air frais de cette fin de journée très chargée en évènements.
Avant Puget-Théniers, nous trouvons une station-service pour faire le plein pour la route du lendemain.
Sandra n’y voyant plus à travers sa visière de casque, décide d’employer les grands moyens.
La raclette éponge pour les parebrises dans une main, dégraisse pour noyer le moucheron et faire briller. Ça mousse, ça dégouline jusque sur les chaussettes.
Notre raidillon maintenant dompté nous ramène à l’Auberge du Riou.
L’heure de rassemblement donnée pour le dîner, le groupe rejoint son havre perso pour un repos mérité.
A nouveau autour de la table, on se repasse la grande boucle de la journée, les nombreux voir trop nombreux virolos, la cascade de Didier, les beaux paysages, le ressentis des équipages et Patrick qui jubile d’avoir beaucoup appris sur ses capacités à bien mener sa moto en groupe.
Elodie et Cyril sont toujours aux petits soins pour que nous apprécions de la meilleurs façon cette dernière soirée.
La lune est là, le rossignol à repris son chant nocturne accompagné du torrent qui berce l’Auberge endormie. Bonne nuit …
Jour 3 : l’Auberge du Riou à Sainte-Cécile-Les-Vignes - 293 km pour 5h30 de moto.
En ce lundi de Pentecôte, et dans une grande largesse après la longue journée de la veille, Phil a retardé le départ. Mais étonnamment quand vous donnez du temps avant les départs et surtout la dernière journée, les participants sont toujours en avance sur l’heure indiquée.
A méditer.
Le buffet toujours bien garni ouvre rapidement l’appétit. La route à venir est longue et le Pique-Nique à Manosque paraît bien loin.
C’est le moment de quitter nos hôtes, nous serions bien restés encore un peu. Leur accueil chaleureux et leur apathie à notre endroit fait l’unanimité auprès du groupe.
Il est fort à penser que certains d’entre-nous reviendrons à l’Auberge du Riou. Cette une bonne adresse à conserver.
Les machines sont chaudes et prête à répondre. Nous reprenons pour la dernière fois notre raidillon avec sûrement un peu de nostalgie à quitter l’endroit.
Le début du parcours emprunte le même tracé que la veille. Mais au Col Saint-Raphaël nous tirons tout droit en direction de Saint-Auban. Nous prenons vite du plaisir à négocier les larges courbes sur cette route facile. La forêt Domaniale de la Gironde et ensuite celle de Bleine défilent à nos côtés.
Dans les courbes au-dessus de la vallée de l’Esteron, nous faisons une première Pause pour se dégourdir les jambes et prendre un petit café chaud sorti du thermos.
Phil, n’a rien dit mais une surprise attend le groupe.
Juste après les courbes sur le plateau boisé la chenille motarde s’engouffre dans le défilé de l’Esteron. Phil ralenti pour goutter le plaisir de rouler et d’observer la curiosité locale. Route en corniche escarpée, gorge profonde et passages étroits sous la voute de la gorge et tunnels vont se succéder sur 2 kms. L’endroit est prenant et demande presque de s’arrêter en passant devant le Sanctuaire de Notre Dame de la Clue et sa statue de Notre-Dame-de-Lourde mais pas une place pour le groupe. L’espace minéral ne nous laisse pas indifférent comme sa relative fraîcheur ressentie en le traversant.
Nous continuons sur la route de Laval toujours bordée par la forêt. A la suite de quelques épingles en coteau découvert nous franchissons le Col de Saint Barnabé avant la descente par une route étroite sur le Lac de Chaudanne traversé par le Verdon.
Les coteaux garnis de jeunets en fleurs mais aussi ne nombreuses plantes grasses et aromatiques en fleurs confirment l’influence du climat méridional. Les odeurs des plantes qui prennent le soleil aromatise l’air. Nous longeons le lac d’une suite de courbes pour traverser Chaudanne et la pause prévue se fera sur la place de La Fontaine au restaurant de la Taverne.
Dès le pied à terre, tout le monde tousse, racle, les yeux piquent et pleurent.
Nous sommes sous les Tilleuls en plein débourrage (3).
Hélène n’en peut plus et s’éloigne avec Patrick le temps de la pause.
Cet interlude cuisant passé, nous retrouvons la route en direction de Barrême où nous chevaucherons un moment le parcours du premier jour.
L’Asse borde la N 85 que nous quitterons à Chateauredon.
Un orage étant son rideau de pluie sur les hauteurs devant nous. La route est maintenant détrempée quelques gouttes commencent cingler les visières. Phil accélère pour espérer doubler ce nimbus avant qu’il ne s’étale.
Toujours en en guerre avec le zoome de son GPS à la sortie de Châteauredon il n’est plus sûr de la direction.
L’abri d’une pompe à essence fera l’affaire le temps de faire le point.
A part les équipages de Pierre et de Phil, le reste de la bande décide d’un commun accord d’enfiler par précaution les combis. Les paris sont lancés pour qui le groupe préventif et ceux qui estiment passer au travers des gouttes. Le ciel s’éclaircie et la route sèche. La chance ou la déraison nous ne serons pas qui avait raison.
Par une longue route de campagne mais jolie et tranquille, nous continuons à suivre l’Asse qui cherche la meilleure pente par d’innombrables méandres. Nous passeront sur la rive gauche à Bras-d’Asse pour suivre ce ruban de campagne qui traverse la plaine de Vensole.
Nous débouchons sur la D4 qui suit la Vallée de la Dordogne. Il fait faim 13h00 à sonner.
La grenouille de Phil a prévu de nombreux grains orageux dans la deuxième partie du parcours. Le ciel est très chargé, d’un bleu d’ancre marquant le front orageux qui campe au-dessus de Manosque.
Il est prévu de nous arrêter pour la pause déjeuner sur l’aire aménagé du plan d’eau des Vannades. Sur notre gauche quelques tables et bancs sont disposés sur le parking d’un petit supermarché fermé ce jour férié. Petit tour du rond-point pour trouver l’entrée. Raté le portail d’accès est clos.
Nous repartons en direction des cumulo-nimbus attisés par un vent chaud du Sud.
Par un dédale de petites routes nous trouvons l’aire très ventée et deux tables pour poser la nape. Quelques touristes ou habitués sont déjà installés, il était temps de se poser.
Nous avions vraiment faim, le deuxième sandwich rillettes de Cyril disparaît.
Quelques courageux se baignent. Si la température de l’eau paraît acceptable, le vent transit l’irréductible à sa sortie du bain.
Le ciel devient de plus en plus menaçant. La consultation des modèles météo nous confirme que nous croiserons la ligne de grains qui gagne le nord. Il est décidé d’enfiler les combis.
(3) : Le débourrement, appelé aussi débourrage, est le moment de l'année où les bourgeons végétatifs et floraux des arbres se développent pour laisser apparaître leur bourre (terme désignant le duvet et les jeunes feuilles et fleurs enfouies dans les bourgeons de nombreux arbres) puis leurs feuilles et fleurs.
Ce moment est favorisé par un excès de sève dont les pucerons se délectent ainsi que les abeilles qui le récolte.
Ce travaille participe à sa dispersion dans l’air Très allergisant pour les muqueuses et les yeux.
Passé Manosque, un pont posé sur la droite nous dévie de notre route. Après réflexion ce point volontairement posé par Phil était une deuxième possibilité de pique-nique.
Désolé, celui-là j’avais oublié qu’il fallait l’oublier en passant.
Apt est en vue. La D223 est souvent chargée en fin de W.E. Pour une fois, la circulation est plutôt fluide. A l’entrée de la ville nous rencontrons une déviation qui nous indique que la route est barrée.
Phil arrête le groupe pour un temps de réflexion. Fort de l’expérience de la veille, n’indiquant pas de travaux et laissant passer les véhicules au carrefour juste après la barrière, Phil connaissant bien la ville et son centre où traverse le Cavalon, se dit qu’il ne serait pas impossible de trouver un moyen pour éviter l’obstacle sur la rive gauche.
Nous reprenons la route après la barrière et la suivons jusqu’au centre-ville.
C’est la fête foraine, et comme à son habitude elle s’étale dans tout le centre ancien.
Le premier rond-point n’est pas accessible, dommage cela aurait été plus facile pour contourner le centre par les boulevards. Et c’est pourtant bien de ce côté qu’il faudra rejoindre la départementale pour que Didier refasse le plein.
Il va falloir grimper par les petites rues. Et bien à gauche de la barrière une déviation semble nous donner la direction. Un petit parcours technique nous attend, en espérant ne pas être bloqués par les véhicules. Après 10 mn de Jim cana, nous ressortons sur l’Avenue Victor Hugo.
Tout le monde a suivi, nous continuons jusqu’à la station essence. La D 900 toujours fluide nous conduit tout droit sur Cavaillon que nous éviterons en prenant à gauche sur l’Ilse-sur-La-Sorgue. La dernière pause boisson de la sortie avant d’atteindre Sainte-Cécile-Les-Vignes, dernière étape de notre W.E.
Les motos posées, nous trouvons une table assez grande pour nous accueillir au Restaurant L’Atelier Terre&Mer. Certains doivent déjà prendre une autre direction pour rejoindre leur chez soi. Nous décidons de nous dire aurevoir ici sur le bord de la Sorgue qui est très belle en couleur et en volume.
Après s’être bien hydraté et à l’écoute du groupe, cette sortie était plutôt une réussite malgré la météo incertaine et quelques détours qui seront vites oubliés. Le plus important a été de se retrouver à traverser de très beaux paysages et prendre plaisirs à rouler ensemble.
Merci d’avoir pris ce temps de lecture.
Pour ma part, je vous remercie de m’avoir fait confiance et d’avoir bien voulu me suivre, c’est toujours un grand plaisir de préparer une sortie et de la partager.
Phil
Un peu d’histoire :
Pour ceux qui ont pris le temps de le visiter, le village de Puget-Rostang ne les a pas laissés indifférents par la disposition de son architecture sillonnée de petites ruelles toutes en déclivité.
Situé à une moyenne de 700 m d’altitude le village est bâti en fer à cheval autour de son donjon.
Vous l’aviez remarqué cette grande tour carrée. Et oui il y avait un château à Puget dont les restes aujourd’hui sont noyés dans les constructions.
Au XIIIème siècle, les Glandèves, une des grandes familles du Haut-Pays, refusant de se soumettre à l’autorité des comtes de Provence décide de se regrouper ici et de construire une fortification sur ce piton rocheux.
Le village c’est probablement organisé à cette époque, aggloméré dans et autour des remparts alors édifiés.
Peu de place pour bâtir, les constructions prennent de la hauteur sur trois ou quatre niveaux, les familles se regroupent pour être plus fortes.
Une façade principale sur le mur gouttereau (gouttière) directement sur la rue.
Une seconde rue arrière et protégée donne accès à l’habitat.
La distribution du logement : Une salle commune au rez-de-chaussée, les chambres au-dessus et les combles pour le grenier à céréales et fruits avec une échelle de meunier pour l’accès.
La façade sud est très ouverte en partie supérieure pour aérer et sécher les récoltes.
Chaque maison possède une cave qui donne par un petit accès discret sur la rue en contrebas s’il fallait s’enfuir, à cause de l’intru ou de l’incendie.
Les ruelles sont pentues et calibrées pour éviter la manœuvre d’un cheval si l’envahisseur décidait de forcer le passage avec sa monture. Les malheureux chevaliers ainsi que les soldats pris au piège entre les chevaux recevaient rapidement des étages supérieurs les objets que l’on souhaitait se débarrasser.
Les toitures de tuiles sont très simples, d’une seule pente sur la rue extérieure appuyée sur deux murs latéraux pour éviter une trop forte consommation de bois, très rare à cette époque. Les ruelles externes pouvaient être couverte ou doubler d’un passage à arcades pour faciliter la circulation l’hiver.
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